TyTek 9 Mérule 9 Comment lutter contre l’apparition de la mérule ?

Comment lutter contre l’apparition de la mérule ?

Publié le 21 Août, 2025

Voici les informations essentielles dans cet article :

👉🏻 Maîtrise l’humidité dans le logement : Répare immédiatement toute fuite, installe un drainage autour des fondations, utilise un déshumidificateur si besoin — la mérule ne se développe que dans un bois très humide (>20 %).

👉🏻 Ventile efficacement chaque pièce : Aère quotidiennement, installe une VMC ou des grilles d’aération, et vérifie que tous les systèmes de ventilation fonctionnent correctement — une bonne aération réduit la vapeur d’eau et les spores.

👉🏻 Entretiens rigoureusement la maison : Inspecte toiture, gouttières, joints, soubassements et fondations au moins une fois par an — le bon état du bâti limite les zones humides propices à la mérule.

👉🏻 Agis dès les premiers signes de mérule : Bois ramolli, odeur de moisi, feutrage blanc… → fais appel à un professionnel pour un diagnostic et un traitement fongicide ou thermique rapide et efficace.

Définition de la mérule

La mérule (Serpula lacrymans) est un champignon lignivore, parfois surnommé « champignon des maisons », qui se nourrit de cellulose. Il prolifère particulièrement dans les milieux très humides et peu ventilés, attaquant d’abord les bois cachés (par exemple la charpente) avant de se propager aux planchers, poutres et meubles. Ce parasite fragilise le bois en le ramollissant puis en le détruisant par une pourriture cubique caractéristique. Attention : lorsque la mérule devient visible sous forme d’un feutrage blanc (qui brunit en séchant) sur le bois, l’infestation est souvent déjà bien installée.

Facteurs favorisant l’apparition de la mérule

Humidité excessive

La mérule se développe lorsque l’humidité du bois dépasse environ 20 %. Les logements inondés ou très humides créent un terrain propice. Fuites d’eau non traitées, infiltrations au niveau du toit ou des murs, défauts d’étanchéité et remontées capillaires rendent l’environnement idéal pour sa germination. Par exemple, une gouttière bouchée ou une fuite de toiture peut laisser l’eau ruisseler le long des murs et imbiber les boiseries. La réparation rapide de ces fuites empêche le champignon de trouver un milieu propice. Un contrôle annuel rigoureux limite les risques.

Mauvaises conditions d’isolation et ventilation

Une isolation mal conçue peut piéger l’humidité. Il faut veiller à ce que l’isolant évacue la vapeur d’eau vers l’extérieur, et non vers les bois de la structure. On évite donc les traitements « imperméabilisants » qui enferment l’eau dans les matériaux. Par ailleurs, toute rénovation du bâti doit préserver la circulation de l’air : un logement très étanche sans VMC ni entrées d’air accumulera l’humidité intérieure. En résumé, isoler sans prévoir de ventilation adéquate doit être évité car cela enferme l’humidité dans le bâti.

Conditions environnementales et bâti ancien

Si l’humidité est le moteur principal, certains contextes accentuent le risque. La mérule est plus fréquente dans les régions tempérées et pluvieuses (Bretagne, Normandie, Hauts-de-France…). Néanmoins, elle peut apparaître partout où l’humidité du logement est mal contrôlée. On la trouve ainsi dans toute la France, y compris dans les immeubles anciens dont les caves et sous-sols sont mal ventilés. Les bâtiments anciens (pierre, colombage, bois) peuvent souffrir de défauts d’étanchéité (fissures, enduits dégradés) favorisant les remontées capillaires. Par exemple, poser un lambris directement contre un mur humide bloque l’évaporation de l’eau et humidifie le bois. Toute surface qui empêche l’air de circuler (peinture ou enduit imperméable mal ventilé) peut retenir l’humidité et favoriser la mérule.

Les bons réflexes à adopter pour éviter d’avoir de la mérule

Contrôler l’humidité du logement

La priorité est de maîtriser l’humidité intérieure. Inspectez régulièrement la maison pour détecter et réparer immédiatement toute fuite d’eau (toiture percée, canalisation endommagée, robinet qui fuit…). Installez des systèmes de drainage autour des fondations (pente du terrain, drains, graviers) pour éviter que l’eau de pluie ne stagne contre les murs. Dans les sous-sols et autres zones sensibles, un déshumidificateur ou un chauffage d’appoint peut réduire l’humidité et empêcher le champignon de s’installer. La correction de l’humidité ainsi obtenue préserve aussi la structure en bois du bâtiment. La mérule n’envahit que les milieux très humides.

Aérer et ventiler régulièrement

Un logement bien ventilé reste moins vulnérable. Les experts recommandent d’aérer quotidiennement chaque pièce. Ouvrez les fenêtres quelques minutes chaque jour, même en hiver, pour renouveler l’air et évacuer la vapeur d’eau (cuisine, douche, etc.). Installez et entretenez une VMC (simple ou double flux) ou des aérations permanentes dans les pièces humides : vérifiez que ces systèmes fonctionnent bien et dégagez les bouches d’extraction de toute obstruction. Ces mesures assurent une bonne circulation de l’air, ce qui rend le milieu beaucoup moins favorable à la mérule. Une bonne ventilation diminue la concentration de spores dans l’habitat.

Entretenir régulièrement le bâti

Un entretien régulier du bâtiment est crucial. Inspectez votre habitation au moins une fois par an et après chaque grosse intempérie pour déceler des dégâts d’eau. Vérifiez la toiture (tuiles ou ardoises manquantes, solins défectueux), les gouttières (fuites, feuilles encombrantes) et les joints des fenêtres, dalles ou évacuations sanitaires. Nettoyez les toits et les descentes d’eau de pluie : une charpente propre et drainée sèche plus facilement. Examinez les soubassements et fondations : recherchez tout signe d’humidité (salpêtre, efflorescences). Enfin, évitez que la terre ou les végétaux ne collent au soubassement : cela maintient l’humidité contre le mur. Un contrôle annuel rigoureux de tous ces points limite considérablement les risques.

Protéger et traiter le bois

Protégez les boiseries exposées (volets, portes, terrasses, charpente apparente…) pour les rendre moins vulnérables. Appliquez régulièrement un produit adapté : saturateur ou lasure microporeux sur les bois extérieurs, peinture spéciale pour les poutres intérieures. Ces finitions microporeuses repoussent l’eau tout en laissant le bois respirer (éviter les vernis complètement imperméables). Dans les zones à risque, certains professionnels réalisent un traitement préventif par injection de fongicide dans les charpentes. Ces mesures complémentaires n’exonèrent pas du reste des précautions : elles ne remplacent pas la nécessité de rester vigilant et de maintenir de bonnes conditions de ventilation et de chauffage.

Comment détecter une infestation de mérule ?

Déceler la présence de la mérule

Restez attentif aux signes avant-coureurs. Les infiltrations d’eau répétées ou un taux d’humidité anormalement élevé doivent alerter. Surveillez les boiseries sombres : la mérule se manifeste par un feutrage blanc cotonneux qui brunit en séchant. Le bois attaqué devient mou, spongieux ou pulvérulent. Une odeur forte de champignon ou de moisi dans une pièce humide est aussi un indice. Inspectez en priorité les zones confinées et peu éclairées (caves, sous-sols, greniers, salles d’eau), car ce sont les premières que le champignon colonise.

Diagnostic et intervention professionnelle

Dès qu’une infestation est suspectée, faites appel à un diagnostiqueur ou à une entreprise spécialisée. Le professionnel identifiera le champignon et évaluera l’étendue des dégâts. Le traitement commence toujours par l’élimination de l’excès d’humidité : on rebouche les fissures et fuites, on assèche le bâtiment (ventilation forcée, chauffage, déshumidification) et on renforce l’isolation pour prévenir la condensation. Les bois très attaqués sont réparés ou remplacés. En cas d’infestation étendue, les spécialistes injectent des fongicides professionnels dans les bois et les murs, ou pratiquent un traitement thermique (séchage par air chaud) pour détruire le champignon. Ces interventions sont très techniques et doivent être réalisées par des opérateurs certifiés. Même après traitement, la vigilance reste de mise : continuez à entretenir le logement et à surveiller le taux d’humidité, car la mérule peut repartir dès que les conditions redeviennent favorables.

La meilleure stratégie contre la mérule reste néanmoins la prévention. Un traitement curatif est coûteux et ne remplace pas un habitat sain. En maîtrisant l’humidité, en ventilant correctement et en réparant rapidement toute infiltration, chaque propriétaire réduit fortement le risque d’infestation. Comme le soulignent les spécialistes, le premier remède contre la mérule est de réguler l’environnement (humidité et ventilation) de façon permanente.